Expériences 1#

Vernissage jeudi 5 juin
Exposition 5 juin > 6 juillet 2025

Fred Bervoets, Robert Devriendt, Gundi Falk, Dean Monogenis, Bart Ramakers, Cat Soubbotnik

Partons de la phrase de Georges Bataille : « J'appelle expérience un voyage au bout du possible de l’homme. », qui initie notre thématique. Les artistes réunis pour cette exposition proposent, à travers leur sensibilité et leurs ressources visuelles, les formes qui puissent transmettre leurs préoccupations conceptuelles. La question serait peut-être (après Bruno Latour) : être postmoderne ou bien n’avoir jamais été moderne !  Il s’est agi de connaître de quelle manière les artistes instaurent leur rapport à la modernité, les sciences, les nouvelles technologies de l’image, dans l’exercice de leur art, quotidiennement. Ainsi les œuvres de Fred Bervoets, le grand peintre emblématique d’Anvers, sont la marque de l’intemporel. Regardons les œuvres de Dean Monogenis : quelque chose indique dans leur composition une « bifurcation de la nature » ; les architectures qui émergent dans ses paysages semblent chues d’une autre planète. Pareillement pour les séquences miniaturisées de Robert Devriendt qui exposent des fragments où se déploient objets, personnes isolées dans des paysages, un récit qui reste à écrire. Il nous invite à reconstruire son puzzle à travers une association d’images. Nous savons que l’architecture est une manière de lire le monde. Tout semble bifurquer allègrement. Comme les photos de Bart Ramakers, emplies de références filmiques, bibliques, érotiques, à l’histoire de l’art et de ses artistes les plus radicaux. Tous ces éléments émergent d’une fiction indécise. Fragments de corps et de dédoublement de portraits translucides chez Cat Soubbotnik. Gundi Falk nous transporte vertigineusement vers l’infini dans une prolifération de lignes et de figures incertaines. D’un côté nous avons la « nature », le paysage et d’un autre côté les matters of fact. Une cascade d’images imprévisibles qui composent un monde de différences.

Patrick Amine - Commissaire de l’exposition - Paris, avril 2025

The starting point for our theme is Georges Bataille's phrase: ‘I call experience a journey to the end of man's possibilities’. The artists brought together for this exhibition use their sensibility and visual resources to propose forms that can convey their conceptual concerns. The question is perhaps (after Bruno Latour): to be postmodern or never to have been modern!  The aim was to find out how artists relate to modernity, science and the new technologies of the image, in the daily practice of their art. The works of Fred Bervoets, Antwerp's great iconic painter, are the hallmark of timelessness. Let's take a look at the works of Dean Monogenis: there is something in their composition that indicates a ‘bifurcation of nature’; the architectures that emerge in his landscapes seem to have fallen from another planet. The same is true of Robert Devriendt's miniaturised sequences, which display fragments of objects and people isolated in landscapes - a whole narrative yet to be written. The artist invites us to reconstruct his puzzle through an association of images. We know that architecture is a way of reading the world. Everything seems to branch off happily. Like Bart Ramakers' photos, full of references to film, the Bible, eroticism, the history of art and its most radical artists. Everything appears under the sign of fiction. Fragments of bodies and the doubling of translucent portraits in Cat Soubbotnik's work. Gundi Falk takes us dizzyingly towards infinity in a proliferation of uncertain lines and figures. On the one hand we have “nature”, the landscape, and on the other, matters of fact. A cascade of unpredictable images that make up a world of differences.